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27 Oct

Pyramide du Louvre

Introduction

La pyramide du Louvre est une oeuvre architecturale de Ieoh Ming Pei construite à Paris en 1989. Elle se trouve dans la cour du musée du Louvre, dont elle sert d’entrée principale pour les visiteurs. Critiquée à son inauguration, elle est aujourd’hui le symbole du Louvre et l’une des principales réalisations de la présidence de François Mitterrand.

Photographie de la pyramide du Louvre :  

source : https://www.flickr.com/photos/dalbera/4785998199

source : https://www.flickr.com/photos/dalbera/4785998199

Ieoh Ming Pei est un architecte sino-américain né dans la ville chinoise de Canton en 1917. Il est mort à New York aux Etats-Unis en 2019. Son père était le directeur de la Bank of China. Il déménage à Shanghai à l’âge de 10 ans et reçoit une solide éducation : il apprend l’anglais. A 17 ans, il part faire des études d’architecture aux Etats-Unis au MIT puis à Harvard. En 1954, Pei ouvre son propre cabinet d’architecte et il obtient la nationalité américaine. Il prend sa retraite en 1990, soit un an après l’ouverture de la pyramide du Louvre, mais il reste consultant en architecture pour ses fils. Pei a été récompensé de nombreux prix d’architecture et surtout le prix Pritzker, parfois appelé le « prix Nobel de l’architecture ».

Ieoh Ming Pei a été influencé par les constructions des architectes Frank Lloyd Wright, Walter Gropius et Le Corbusier. Pei a réalisé de nombreux bâtiments : 

Contexte artistique

Le style de Ieoh Ming Pei est moderne et on classe ses oeuvres dans le Style International. Ce style se caractérise par des volumes à la géométrie simple, aux parois extérieures lisses et sans ornementation. Il applique le principe de régularité et utilise pour cela toutes les possibilités offertes par le béton, l’acier et le verre.

Ieoh Ming Pei combine des éléments architecturaux traditionnels avec des éléments plus modernes dessinés avec des motifs géométriques simples. Il utilise souvent des matériaux froids et aime relever des défis technologiques. Il recherche l’efficacité fonctionnelle pour ses bâtiments.

L’architecture en forme de pyramide fait référence aux tombeaux des pharaons égyptiens du premier empire. Pei choisit cette forme car elle permet d’appliquer les règles du Style International ; elle fait référence aux collections égyptiennes du Louvre.

Contexte historique

En 1981, François Mitterrand est élu président ; il est réélu en 1988 pour un second mandat de 7 ans. C’est le premier président de gauche depuis que la Vème République est née (en 1958). François Mitterrand s’intéressait particulièrement à la culture (littérature, arts, architecture) et voulait la rendre accessible au plus grand nombre.

La pyramide du Louvre a été commandée par l’Etat français dans les années 1980, sous la présidence de François Mitterrand. Les buts de cette construction sont multiples : faciliter l’accès du public au musée, moderniser l’image du palais du Louvre, créer des emplois, etc.

En 1981, François Mitterrand annonce son intention d’installer le musée du Louvre dans la totalité du palais, une partie étant alors occupée par le ministère des Finances. L’année suivante est lancé le projet Grand Louvre qui s’inscrit dans le cadre des Grands Travaux à Paris (Arche de la Défense, BNF, opéra Bastille, etc). Ieoh Ming Pei accepte la commande en 1983. Les travaux durent de 1985 à 1989. La pyramide est inaugurée une première fois en 1988 par François Mitterrand, puis une seconde fois en mars 1989, à l’occasion de l’ouverture au public, l’année du bicentenaire de la Révolution française.

Contexte géographique / situation

La pyramide du Louvre se trouve au coeur de Paris, dans le premier arrondissement de la capitale. Elle est érigée au centre de la cour Napoléon du musée du Louvre, entre les ailes Richelieu (au nord) et Denon (au sud). Elle sert d’entrée principale pour accéder aux collections. 

Plan du musée du Louvre

Pyramide du Louvre

Description / analyse

La pyramide est un volume à base carrée (4 côtés) et à quatre faces triangulaires en verre. Haute de 21 mètres et large de 35 mètres, sa surface à la base est de 1 254 m2 et la surface totale des quatre faces inclinées est environ 1 981 m2.

La pyramide est constituée d’une structure métallique remplie par 673 losanges et 70 triangles en verre. Elle est transparente, laisse apparaitre le palais et surtout elle laisse entrer la lumière naturelle vers le sous-sol, où se trouvent les guichets du musée. La pyramide est aussi constituée de 95 tonnes d’acier et un châssis de 105 tonnes d’aluminium pour la structure porteuse. Son aspect extrêmement moderne contraste avec le palais du Louvre

L’entreprise française Saint-Gobain Vitrage a mis deux années d’études pour mettre au point un « verre spécial clair » avec moins d’oxyde de fer ; il est moins vert, presque blanc, incolore, cuit dans un four spécial à fusion électrique. Il a été fabriqué avec du sable de la Forêt de Fontainebleau. Ce verre feuilleté de 2,15 cm d’épaisseur, malgré le poids de l’ensemble – 86 tonnes – offre donc une grande transparence et une grande résistance. L’entreprise Saint-Gobain a inventé un verre extra-clair : il est aujourd’hui vendu sous le nom de « Diamant » pour équiper les vitrines des bijoutiers et des magasins de luxe.

Arts et pouvoirs

La pyramide de Pei s’inscrit dans une série de constructions décidées par le pouvoir pour embellir ou agrandir le palais du Louvre. Par exemple, le roi Henri IV a fait ériger la galerie au bord de la Seine ; Napoléon III  a fait aménager l’aile nord. Le Louvre a longtemps été un lieu de pouvoir où résidaient les monarques, avant d’être abandonné pour le château de Versailles par Louis XIV et de devenir un musée en 1793. En 2017, Emmanuel Macron a fait son premier discours de président de la République après son élection à côté de la pyramide du Louvre. 

Au XIXème siècle, le pouvoir avait déjà voulu édifier une pyramide dans la cour du Louvre pour commémorer la Révolution française ou pour rendre hommage à Napoléon Ier. Avec la pyramide de Pei, le pouvoir affirme sa volonté de réaffirmer Paris comme capitale de la culture et métropole mondiale moderne. Elle permet de montrer la puissance de l’État qui s’affirme à travers l’architecture, mais aussi les engagements politiques dans le domaine culturel. François Mitterrand s’inscrit dans la continuité des dirigeants qui ont laissé leur empreinte architecturale à Paris (par exemple Valéry Giscard D’Estaing).

La pyramide du Louvre a provoqué de nombreux débats parmi les hommes politiques et dans la société pendant les travaux et après son inauguration. Le choix de l’architecte, un Américain, fut controversé d’autant que son projet n’est pas passé par la procédure habituelle du concours. Le journal Le Canard Enchaîné a critiqué la mégalomanie du président Mitterrand qui a multiplié les projets d’architecture dans Paris, comme les monarques d’autrefois. Le quotidien avait surnommé le président « Tonton-khamon » en référence au pharaon égyptien.

L’architecture de la pyramide a été jugée par certains trop moderne par rapport à son environnement, le vieux palais du Louvre. Elle rompt l’axe historique de Paris et sa perspective. Le coût du projet a aussi provoqué de nombreuses critiques.
Pourtant, de nos jours, la pyramide du Louvre est généralement appréciée par le public, elle est même devenue l’un des emblèmes du musée. 

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