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23 Dec

Jace, Le flipper

Présentation de l'oeuvre

Le flipper est une oeuvre du street artiste Jace. Il se trouve au 9 boulevard de Verdun à Aurillac, dans le Cantal. Il a été peint en juin 2017. Il est peint sur un immeuble d'habitation.

Depuis 2016 la ville d’Aurillac organise son festival intitulé « 10ème Art » qui est composé de concerts, d’ateliers et d’animations. C’est aussi le moment qui est offert à de nombreux artistes pour peindre des fresques.

Biographie de Jace

Jace est un street artiste français né en 1973 au Havre, connu pour son style ludique et coloré. Il est le créateur de petits personnages appelés "Gouzous". Ces petits personnages sans visage sont devenus sa marque de fabrique et apparaissent dans des scènes humoristiques. Ils interagissent avec leur environnement.  Dans les années 1990, Jace s’intéresse à l’art urbain (street art). Après avoir commencé au Havre, il s'installe à l'île de La Réunion en 1992, où il développe son style. C'est là qu'il crée le Gouzou : ce petit bonhomme forme un langage visuel universel, simple, sans mots mais plein de sens. Les gouzous apparaissant sur des murs, des bâtiments ou même des objets insolites dans plus de 30 pays. Ils expriment des messages engagés sur l’environnement, la politique ou la société.

Le style de Jace se distingue par des lignes simples, des couleurs vives et des compositions ingénieuses qui jouent avec le décor environnant. Malgré sa discrétion personnelle (il tient à préserver son anonymat), Jace est reconnu dans le milieu de l’art urbain. Il a également collaboré avec des marques et des événements culturels, tout en continuant à privilégier un art accessible à tous, dans les espaces publics.

A partir des années 2000, Jace peint sur de nouveaux supports et de nouvelles techniques artistiques comme la peinture sur toile ou la sculpture. Son travail attire l’attention des galeries d’art.

Pour Jace, l’art est un moyen de faire sourire, mais aussi de réfléchir. Derrière la légèreté apparente de ses œuvres se cache souvent une critique sociale ou une observation malicieuse du monde. Ce mélange d'humour, de poésie et d'impact visuel fait de lui une figure unique du street art d'aujourd'hui.

Contexte 

Le street art désigne des créations artistiques réalisées dans l'espace public, comme sur des murs, des trottoirs ou des structures urbaines. C'est une forme d'expression artistique qui utilise souvent des techniques comme le graffiti, le pochoir, la mosaïque, les collages ou la peinture murale. Le street art est destiné à être vu par tout le monde, sans nécessiter de visite dans une galerie ou un musée. Il peut transmettre des messages politiques, sociaux, humoristiques ou purement esthétiques. Certaines œuvres sont temporaires et exposées à la dégradation naturelle ou à leur recouvrement. Parmi les street artistes connus, on peut citer Banksy (connu pour ses pochoirs engagés et provocateurs) ou encore Invader (qui réalise des mosaïques inspirées de jeux vidéo anciens). Le street art transforme l'environnement urbain en espace artistique et interactif, mêlant souvent contestation et créativité.

La pollution actuelle et les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont principalement liées à l'utilisation massive des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) pour l'énergie, les transports et l'industrie. Elles entraînent un réchauffement climatique global, avec des effets tels que la montée des températures, la fonte des glaciers, et des phénomènes météorologiques extrêmes. Les principales sources de GES proviennent des activités humaines comme la déforestation, l'agriculture intensive et la production industrielle. La réduction des émissions est cruciale pour limiter le réchauffement climatique et éviter des conséquences irréversibles.

Description et analyse

Jace a utilisé la forme du mur pour en faire un flipper géant, exploitant la configuration en plusieurs niveaux du mur pour créer une illusion réaliste. 

Sur le mur du bas, on peut mettre les euros pour jouer. La partie supérieure représente l’écran du flipper avec le score du joueur. Deux flippers rouges figurent les palettes contrôlées par le joueur qui servent à frapper la bille et l'empêcher de tomber. Généralement, il y en a deux situés près du bas de la table. Ici ce sont deux touches rouges circulaires (1 et 2). Les deux mots "game over" sont écrits en grand au-dessus d'une explosion stylisée : des contours dentelés, brisés ou déchiquetés renforcent l’idée de chaos et renforcent l'idée de dynamisme. Jace utilise une palette chaude, des tons rouges pour représenter la chaleur et l’énergie de l’explosion. Des blancs lumineux simulent l’intensité de l'explosion L'arrière-plan sombre apporte du contraste et accentue l’impact de l’explosion.

Le toit en tuiles correspond à la table de jeu (ou playfield) : c'est une surface inclinée où se déroule le jeu, souvent ornée de graphismes et de lumières. Elle contient tous les éléments interactifs.

L'écran d'affichage est peint sur un fond bleu. La terre est représentée : les continents en vert, les océans en bleu. Elle semble souillée, salie soit par la pollution, peut-être du pétrole, soit par la boue sur laquelle l'usine est placée  ; une usine en briques la surmonte, la domine. Elle est à l'endroit du pôle nord. De sa cheminée s'échappe une fumée symbolisant la pollution, les gaz à effet de serre qui provoquent le réchauffement climatique. Des ossements et des crânes renvoient à la mort des animaux et des êtres humains sous l'effet de la pollution.

Sur la droite, son Gouzou actionne une manette pour se faire de l’argent à la manière d’une machine à sous, sans se soucier de l’impact sur la planète (il ne regard pas ce qu'il fait). Il est représenté à la manière d'un capitaliste, avec tous les stéréotypes : il porte un chapeau haut de forme, symbole classique de l'élite économique, le chapeau haut de forme est souvent utilisé pour associer le personnage à la bourgeoisie ou à l'aristocratie du XIXᵉ siècle. Il évoque la richesse ostentatoire et le statut social élevé. Les capitalistes sont souvent dessinés comme des personnages obèses, symbolisant l'accumulation excessive de richesses. Cela reflète aussi l'idée qu'ils consomment beaucoup plus que leur juste part. le pantalon gris d'un costume, la cravate, les bretelles complètent le costume de l'homme d'affaires. Ces éléments renforcent l'image d'une personne aisée et détachée des préoccupations du peuple. Ils sont souvent représentés avec des sacs marqués d’un symbole « $ » ou des pièces d'or, indiquant leur obsession pour l’argent.

Le gouzou représenté sur le flipper peut faire penser à "Rich Uncle Pennybags" (ou Mr. Monopoly) est le personnage iconique du jeu Monopoly, avec son haut-de-forme, son monocle et son sourire avenant, est un exemple classique.

Sur la partie latérale du mur, il a peint également un motif où l’on peut voir un « Super » Gouzou assis sur un boulet qui va détruire l’usine source de profit et de pollution. La bille en métal utilisée comme pièce principale du jeu de flipper est représentée en mouvement, attachée à une chaine. Le gouzou évoque superman dont il reprend le costume bleu et rouge : ces deux couleurs se retrouvent également sur d'autres parties de l'oeuvre. Il va détruire l'usine sur laquelle est attaché le capitaliste.

Arts états pouvoir

L'artiste utilise le thème du flipper comme une allégorie critique, où le grand capital joue avec la planète pour accroître ses profits, menant à un inévitable "Game Over". Cette fresque illustre l'engagement de Jace à travers son art, combinant humour et réflexion pour aborder des sujets d'actualité importants. 

Jace reprend les codes culturels de la mondialisation : la figure de superman, le capitaliste, le flipper, l'expression "game over", les étoiles sur fond bleu, le rouge et le blanc de l'explosion (drapeau américain), le dollar aussi sont des éléments de la culture américaine, une culture aujourd'hui mondialisée.

C'est un artiste engagé qui a produit d'autres oeuvres en relation avec le thème du réchauffement climatique et de l'effondrement écologique.

Le capitalisme est souvent mis en cause dans les discussions sur la pollution et les émissions de gaz à effet de serre (GES) : en recherchant à faire le plus de profits, le capitalisme incite les entreprises à réduire leurs coûts de production, souvent au détriment de l'environnement. Les systèmes capitalistes favorisent l'extraction à grande échelle de ressources naturelles, comme le pétrole, le charbon et les minéraux, entraînant des émissions de GES et une dégradation environnementale. Le capitalisme génère une demande constante pour de nouveaux produits, souvent non essentiels, ce qui augmente la production industrielle et les émissions associées. Le développement du capitalisme s'est appuyé sur les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), qui sont les principales sources d'émissions de CO₂. Les grandes entreprises du secteur fossile ont souvent entravé les politiques favorisant la transition énergétique, privilégiant leurs intérêts économiques.

Cependant, il convient aussi de nuancer la responsabilité du capitalisme : d'autres systèmes économiques, comme le féodalisme ou le communisme de type soviétique, ont également causé des dégradations environnementales. Par exemple, l'Union soviétique a connu des catastrophes environnementales majeures (mer d'Aral, Tchernobyl).  Les habitudes de consommation des individus jouent également un rôle important dans la pollution et les émissions de GES. Le capitalisme encourage l'innovation, ce qui a permis des avancées technologiques réduisant l'intensité énergétique de nombreuses industries. De nombreuses entreprises capitalistes investissent aujourd'hui massivement dans les énergies renouvelables et les technologies vertes. Les gouvernements peuvent intégrer des régulations environnementales dans le système capitaliste : taxes carbone, normes écologiques.

Le capitalisme est largement responsable des niveaux actuels de pollution et des émissions de gaz à effet de serre en raison de sa logique de croissance infinie et de profit immédiat. Toutefois, il n'est pas le seul facteur : les comportements individuels, les choix politiques et les cadres culturels jouent également un rôle. Une transformation du système économique (via une "économie verte" ou des modèles alternatifs) est essentielle pour répondre à la crise climatique actuelle.

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